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APPD Toulouse
20 décembre 2008

Allocution du Président

Allocution d’accueil de René SOURIAC

Président de l’APPD

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Le président dit ses remerciements à tous ceux qui ont répondu à l’invitation de l’Association ; il remercie tout particulièrement Monsieur le chanoine Marcel Baurier, curé de la paroisse de

la Daurade

et vice-président de l’APPD, qui a soutenu son action dès sa création et qui a rendu possible la rénovation des locaux inaugurés.

I – Tout a commencé vers 2004, à l’initiative de deux paroissiennes, Annie Dreuille et Marie-Thérèse Miquel, soucieuses d’inventorier pour les mettre en valeur les richesses dispersées dans les nombreuses salles qui environnent la basilique. La quête a été fructueuse : des archives, des objets de culte, des ornements et des vêtements de cérémonie. Mais il a fallu commencer par un travail ingrat, fastidieux, long et pénible, de nettoyage des lieux et des objets avant de pouvoir tenter de les rassembler et de les inventorier. Chemin faisant, il est apparu qu’il y avait dans ces locaux un véritable trésor, moins prestigieux sans doute que celui, officiel et identifié comme tel conservé dans l’ensemble culturel des Jacobins, mais qui méritait aussi d’être montré en raison de ses grandes qualités esthétiques et documentaires.

Ainsi est née, dans le groupe qu’ont su constituer les deux initiatrices de cette action, l’idée qu’il fallait en préparer une exposition. La date choisie fut le 8 décembre 2007, fête de l’Immaculée Conception, fête patronale de la basilique de

la Daurade.

Trois

jours de fête devaient révéler aux paroissiens et à la population toulousaine les premiers acquis, prometteurs, de la démarche : le vendredi 7 décembre au soir, la fête commençait par un concert organisé par l’Association des Amis des Orgues de

la Daurade

, partenaire de tous les instants de l’APPD et nous l’en remercions – chant, orgue et piano sur le thème L’esprit romantique, de Beethoven à Britten. Le samedi 8 décembre, inauguration d’une exposition comportant des panneaux sur l’historique et les aspects fondamentaux de la basilique ainsi que des vitrines présentant un choix d’objets découverts : nous devons à la bienveillance de Madame Rey-Delqué, conservateur de l’ensemble culturel des Jacobins, la mise en place de cette exposition. Nous l’en remercions d’autant plus que les visiteurs peuvent, depuis, faire mieux connaissance avec cette église fort ancienne, les panneaux étant restés en place. L’après-midi, deux conférences, l’une sur l’histoire de

la Daurade

faite en collaboration entre Jacqueline Caille et Quitterie Cazes – Madame Caille s’est excusée de ne pouvoir venir à l’inauguration des locaux mais nous remercions très chaleureusement Quitterie Cazes présente en ce samedi 13 décembre 2008 – l’autre prononcée par le père Michel Dagras, théologien, sur le sens à donner à la ceinture distribuée aux futures mamans dans ce sanctuaire marial. Enfin, cette journée du 8 décembre se terminait par une messe solennelle présidée par Monseigneur Robert Le Gall, archevêque de Toulouse. Le dimanche 9 décembre poursuite de l’exposition, messe dominicale à 11 heures et vêpres solennelles à 16 heures, le chant étant animé par les moines carmes résidant à Toulouse.

Ces trois journées de fête ont été un grand moment, avec une forte « participation de peuple » comme on disait autrefois, un moment solennel pour rappeler l’importance religieuse de ce sanctuaire marial, mais aussi sa place essentielle à Toulouse sur le plan patrimonial. Nous voici donc bien « calés » sur les deux piliers de notre démarche : la réactualisation indispensable du culte de Marie dans la plus vieille église consacrée à Marie à Toulouse ; la promotion d’un patrimoine par le rappel de l’antiquité de son histoire avec les fameux décors de mosaïques à fond d’or d’époque wisigothique malheureusement détruits, les deux éléments se rejoignant naturellement dans le registre du sacré dans lequel baigne la basilique de

la Daurade.

II – Sur le plan archivistique – ces locaux seront dédiés aux archives – une première prise de conscience du fond découvert se dégage peu à peu mais l’essentiel reste à faire. Il y a peu de documents anciens : le plus remarquable est le registre des descentes de Notre-Dame, tenu de 1637 à

la Révolution

française par les moines bénédictins de la congrégation de Saint-Maur à qui

la Daurade

avait été confiée en 1627 – il est transcrit en totalité - et c’est à la requête des capitouls de Toulouse que les moines devaient conduire la statue de

la Vierge

en procession dans les rues de la ville lorsque survenait une catastrophe : incendie, maladie, inondation, sècheresse. Subsistent aussi quelques registres de la confrérie de Notre-Dame, dénommée d’abord Conception Notre-Dame puis Immaculée Conception avant même la fin XVIIe siècle, c’est-à-dire bien avant la proclamation du dogme en 1854.

En revanche, il existe des archives très nombreuses pour le XIXe siècle : les comptes de la paroisse paraissent avoir été très bien tenus, ils devraient rendre possibles des études sur l’embellissement de la basilique, ses décors peints ses meubles, les orgues en particulier pour lesquels existe déjà une étude due à Louis Laval. Le tout reste à classer selon les principes retenus dans les dépôts d’archives – merci à Jean Le Pottier, conservateur des Archives départementales pour sa présence à cette inauguration et pour l’aide qu’il se propose de nous donner à ce sujet. Notre objectif est d’en établir un inventaire qui pourra être consultable dans les dépôts d’archives toulousains et communicable à qui souhaiterait savoir ce que nous possédons.

III – Les projets actuels de l’APPD se centrent sur la rénovation du vestiaire de Notre-Dame, mais l’Association n’oublie pas pour plus tard les toiles de Joseph Roques et de Constantin Prévost qu’il faudrait rénover par un nettoyage systématique, l’église dont l’architecture est remarquable et qui mérite elle aussi une restauration.

A l’initiative de Marie-Thérèse Miquel, un appel a été lancé aux créateurs de la haute couture pour qu’ils participent à cette rénovation. La presse a été sensible à notre campagne et a diffusé le projet,

la Dépêche

du Midi, la télévision – FR3, TLT, M6, la radio – France Inter et France Info. Des créateurs ont déjà répondu favorablement, ils se sont mobilisés et ont promis le don de robes respectant le cahier des charges qui leur a été soumis : Christian Lacroix, Jean-Michel Broc, Franck Sorbier à Paris et en région parisienne, Madame Navarre de la maison Diva à Toulouse. Nous espérons encore d’autres engagements.

Des jeunes filles en formation professionnelle dans les domaines de la couture et de la mode au cours Myriam à Toulouse, vont réaliser deux robes dans le cadre d’un projet éducatif qu’elles doivent accomplir au cours de l’année scolaire. Voici donc des réponses très positives.

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Nos objectifs sont de deux ordres dans cette sensibilisation au vestiaire de

la Vierge

noire :

-          Premièrement, redonner sens et mouvement au sacré dans lequel baigne la basilique, au mystère consolateur de ce sanctuaire immémorial.

La Vierge

de

la Daurade

a été et demeure  un recours dans les angoisses de la vie, et Dieu sait si les temps actuels sont angoissants. Une multitude de personnes sont venues de tout temps dans ce sanctuaire et continuent à y venir. Dans la société ancienne, le recours à

la Vierge

avait même un caractère social lorsque les maîtres de Toulouse invoquaient sa protection. Ce projet de rénovation du vestiaire de

la Vierge

noire est en quelque sorte une façon de renouer avec la trame de l’humanité douloureuse et pourtant confiante. Il s’agit ainsi, sans aucun doute, d’une vision chrétienne des choses, mais n’oublions pas que Marie est vénérée aussi chez les musulmans, et qu’il y a dans toutes les religions des pratiques similaires. Pour les incroyants et les agnostiques et pour les membres d’autres religions qui ont les mêmes angoisses, au travers de la réponse de foi d’où nous partons et qui n’engage que les chrétiens, n’est-ce pas aussi offrir à tous, par ce geste symbolique, l’occasion de s’interroger tous ensemble sur la condition humaine, le mal, la souffrance, le sens de ce monde, l’immanence, l’éternité,… qui sont des questions philosophiques fondamentales posées à tous et à chacun ?

-          Secondement, les robes : nous pensons également que les créateurs de la mode contemporaine vont nous aider à renouer avec un passé fondamentalement attaché à la beauté ; avec ce sentiment partagé par les hommes de tous les temps qui ont œuvré à

la Daurade

que rien n’est trop beau pour

la Vierge

, Mère de Dieu et Mère des hommes pour les chrétiens, symbole d’un recours à des mystères qui nous dépassent, au sacré diffus aussi bien dans nos sociétés contemporaines que dans celles du passé.Ainsi, l’appel à la haute couture se conçoit pour nous comme le souci de l’offrande la plus belle possible ; et donc comme volonté de constituer dans cette basilique, par le renouvellement du vestiaire de Notre-Dame - qui ne rejettera pas pour autant les robes anciennes dont on conservera l’utilisation - un témoignage de l’art contemporain en faisant appel à la sensibilité de créateurs aux horizons culturels divers ; à leur sensibilité à ce qui se passe de tout temps dans cette église, c’est-à-dire les manifestations de foi et de recours qui ne faiblissent pas ; sensibilité de leur part aussi et selon leur vision des choses, aux attentes du monde d’aujourd’hui, à ses inquiétudes : l’art a toujours été un moyen de penser les attentes des hommes, le génie des artistes celui de les traduire dans des formes sensibles et évocatrices.

C’est ce que nous attendons avec pleine et heureuse confiance.

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